L’art de la drag, entre popularité et incompréhension

Michel Dorion a été surpris par l’intérêt porté à sa nouvelle agence, Productions Midor, qu’il a fondée en avril dernier, et à la douzaine d’artistes qu’il représente. La demande de spectacles ou d’animations s’est multipliée à grande vitesse, a-t-il dit. Et les types d’activités et de lieux sont très divers : mariages, conventions, anniversaires, campings, écoles et défilés de Noël.

Je ne m’attendais pas à ça les premiers mois. C’est fou, jusqu’ici. Jusqu’à présent, j’ai un contrat jusqu’en septembre de l’année prochaineraconte Michel Dorion, qui a fait carrière comme drag queen pendant trente ans.

Connu comme la personnification de Céline Dion, Michel Dorion réfléchit depuis longtemps aux moyens d’aider les artistes drag à mieux gérer leur carrière pour obtenir de bonnes conditions de travail.

Michel Dorion sur scène en drag queen.

Michel Dorion, un pilier de la communauté drag montréalaise depuis 30 ans

Photo : Radio Canada

Travail en bonne et due forme

Le succès de son agence montre une fois de plus que cette forme d’art, souvent associée à l’exagération et à la comédie, est désormais considérée comme un métier à part entière, estime l’homme d’affaires.

Certains artistes pourraient envisager d’en faire une pièce plus complète. Avant, il y avait moi et quelques personnes qui réussissaient à vivre avec ça. Désormais, la demande explose dans les spectacles, dans les événements publics, dans l’animation, donc de plus en plus de contrats. Chaque artiste peut gagner plus d’argent et peut-être en faire un travail à temps pleinil a analysé.

D’abord essentiellement limité aux bars et à la communauté LGBTQ+, le drag art transcende ces frontières et occupe davantage les espaces culturels et médiatiques. Concours télévisé Course de dragsters de RuPaul pas étranger à cette visibilité croissante. Lancé en 2009, le concept américain a été implanté ailleurs dans le monde, notamment au Canada.

La version canadienne a poussé la carrière de la Québécoise Rita Baga à 2020 et couronné sa collègue Gisèle Lullaby deux ans plus tard. Ces diffusions combinées aux réseaux sociaux ont permis d’élargir l’audience de cet environnement caractérisé par le style luxe.

Je pense que les gens sont de plus en plus conscients de la diversité de cet art. Ils comprennent que ces artistes peuvent être adaptés pour le théâtre, la télévision, la comédie, quelque chose de plus sérieux et pour un public plus jeune. Chacun peut trouver son comptesoutenir Barbada de la Barbade, alias Sébastien Potvin.

Les activités de ce personnage, qui fêtera bientôt ses 18 ans, prouvent la diversité de ce style et de ce public. Depuis 2016, Barbada présente des heures du conte pour enfants dans les bibliothèques, librairies et garderies du Québec. Il anime également une émission jeunesse sur TOU.TV. Parallèlement, il propose également des services d’animation pour diverses activités.

de courte durée ?

Les origines du drag remontent à plus d’un siècle. Au Québec, Mado Lamotte a surtout ouvert la voie. Il est devenu une figure de la scène drag québécoise avec son cabaret éponyme dans le Village gai de Montréal.

Avec 35 ans d’expérience, cet artiste est un témoin de l’évolution de ce milieu. Mado Lamotte fait ses débuts à la télévision en 1995 à l’émission Christiane Charette à Radio-Canada. D’autres collaborations à la télé ont suivi, mais cela n’a pas suffi à leur donner l’élan qu’ils connaissent aujourd’hui dans la Belle Région.

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Parce qu’ils ne montrent que Madodit l’interprète de personnages, Luc Provost. On ne fait pas de drag avec Mado et sa bande. aujourd’hui, appartient à RuPaulc’est un spectacle avec environ 15 drag queens qui se produisent, donc les gens les voient.

On les voit dans leur élément, on les voit sur scène. Nous savons ce qu’ils fontil ajouta.

Pourtant, les lieux de représentation restent limités pour les drag queens, selon Luc Provost. Et percer dans un environnement où la concurrence est féroce peut être difficile. En plus de maîtriser les techniques de maquillage et de confectionner des vêtements, vous devez avoir d’autres talents, comme le chant ou la danse.

Ceux qui ont une identité et une personnalité fortes et qui ont un caractère qui se démarqueraévoque la personnification de Mado Lamotte.

L’engouement actuel est peut-être en train de s’estomper, mais l’art du drag est toujours là, disent les initiés de l’industrie.

Ça marchera toujours parce qu’il y a beaucoup de talent. Je le vois sur le visage des gens quand nous jouons. On nous dit : “Tu es beau, tu es drôle, ça nous fait du bien.”

On sait tous que le phénomène drag queen a un côté quelque peu fédérateur. »

Citation de Luc Prévôt
Barbade.

Barbade

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Un art pour lever le mystère

Cette popularité a aussi apporté son lot de réactions négatives. La Barbade est une cible depuis un an. Elle a fait l’objet de commentaires offensants à propos de l’heure du conte dans plusieurs bibliothèques de Montréal et, plus récemment, pour avoir joué la Star Fairy dans le défilé du Père Noël.

Selon lui, ces commentaires émanent d’un petit nombre de personnes qui manquent souvent de connaissances sur le métier. Un travail pédagogique reste à faire, croient les obstacles, qui s’amusent encore de l’ouverture des jeunes.

Ça me dit que dans sept, huit ou dix ans, ces jeunes, qui seront adultes, feront passer le bon message sur ce que c’est, le drag art. Cela m’a vraiment encouragé quand j’ai quitté la conférence et j’ai vu qu’ils comprenaient ce que c’était. Alors, souvent, ils comprennent plus vite que les adultes, Et parfois ils savent déjàheureuse Barbade.

Nous sommes ennuyeux parce que nous sommes excentriques. Nous sommes avant tout provocateurs. »

Citation de Mado Lamotte

Pour démystifier le travail des drag queens, Michel Dorion et son agence planifient le premier meetup drag au Québec en mai 2023. Cette activité de deux jours vise à rejoindre le grand public.

C’est pour M. et Mme. Tous ceux qui veulent venir voir ce que c’est sans avoir à sortir dans un bar un vendredi ou un samedi. Ainsi, ils pourront voir toutes sortes de drag art : drag queens, drag kingsexplique Michel Dorion.

L’événement comprend également un mini-spectacle, un défilé de costumes et des démonstrations de coiffure et de maquillage.

Il y a encore beaucoup de haine et d’incompréhension du drag. Mon objectif avec l’événement n’était pas de supprimer tous ces commentaires. Je crois qu’il y a toujours des goûts et des dégoûts, et il y en aura toujours, tant que c’est respectueuxinsista l’imitateur.

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