

Après un an d’incertitude, la France et l’Allemagne ont finalement annoncé vendredi 18 novembre être parvenues à un nouvel accord pour lancer la prochaine phase du développement des avions européens de “sixième génération”. L’étape accompagnant la création du démonstrateur, il est important d’achever ce projet baptisé “futur air combat system” (SCAF), et qui doit remplacer, en 2040, le Rafale français de Dassault Aviation et l’Airbus Eurofighter Typhoon.
L’Allemagne a tiré le premier coup de feu vendredi 18 novembre. “Après d’intenses négociations, un accord a été trouvé entre les industriels”a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué en fin de journée. “L’accord politique sur le SCAF est un grand pas en avant et surtout, dans la situation internationale actuelle, un signe important d’excellente coopération”a réagi derrière l’Elysée, tout en précisant que l’accord industriel ne doit s’y conformer qu’à lui. “nous sommes sur le point de finir”.
Cette déclaration politique doit vraiment être confirmée par la signature du contrat en bonne et due forme entre les producteurs, ce qui n’a été complètement découvert que lorsque les derniers mots sont écrits. “Nous pouvons confirmer que les discussions entre l’industrie et le gouvernement sur la prochaine phase du SCAF ont été couronnées de succès”a ainsi montré de manière intelligente Airbus, juste après l’annonce de Berlin, alors que, de la part de Dassault, il a choisi d’éviter tout commentaire et de ne pas diffuser le communiqué.
Désaccords techniques profonds
Une situation directement liée aux enjeux très élevés de ce contrat, alors que de profondes différences techniques entre Dassault et Airbus Defence and Space, notamment dans le partage de la propriété intellectuelle pour les commandes de vol, ont longtemps entravé l’avancée du SCAF. Parmi tous les acteurs de ce grand projet industriel franco-allemand lancé en 2017, que l’Espagne a rejoint fin 2019, et dont le coût est estimé à 100 milliards d’euros, Dassault est le groupe le plus déficitaire.
Le SCAF n’est en effet pas qu’un avion, mais un système global composé de neuf “piliers techniques”, dont des drones. Or, même si l’avionneur français est lui-même maître d’œuvre de l’avion, son rival Airbus, fort de son expérience de l’Eurofighter et de ses avions commerciaux, a voulu dès le départ participer à l’élaboration du système de commande. . Mais Dassault craint que le partage de certaines technologies ne lui soit à terme préjudiciable, et finisse par avaler l’entreprise familiale dans un grand conglomérat européen. C’est une situation que de nombreux téléspectateurs ne peuvent pas complètement ignorer.
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