
Risques de coupures électriques confirmés en janvier 2023. Afin de décharger le réseau, l’État prévoit des déconnexions alternées de la charge à certaines heures et dans certaines zones géographiques. Un plan de crise est en place pour alerter la population.
Ces derniers jours, RTE (Réseau de transport d’électricité) a annoncé aux Français deux nouvelles. La bonne nouvelle est que tout ira bien jusqu’à fin 2022. La mauvaise nouvelle est que des coupes sont attendues dès janvier.
Sauf risque de black-out plongeant la France dans le noir, on peut s’attendre à des coupes ciblées à certains moments et dans certaines régions début 2023. Selon RTE, elles devraient avoir lieu aux heures de pointe, le matin entre 8h et 13h et le soir entre 18h et 20h.
Cette situation est due à deux facteurs. D’une part, l’hiver, qui risque de devenir plus rigoureux à partir de janvier. Dans le scénario le plus pessimiste, les températures pourraient se rapprocher de celles observées en France il y a 10 ans.
En 2012, les thermomètres affichaient des valeurs allant jusqu’à -20°C dans certaines régions. Ce fut le refroidissement le plus fort du 21e siècle. Des chutes de neige et de pluie verglaçante ont perturbé la circulation sur les routes, les réseaux ferroviaires et le trafic aérien.
Cellule interagences de gestion de crise
En revanche, la France n’aura pas assez d’énergie pour faire face aux changements brusques de température. Redémarrage plus lent que prévu des réacteurs nucléaires d’EDF en cause. Selon les prévisions publiées par RTE, l’entreprise devrait être en mesure de fournir 40 gigawatts (GW), soit 65 % de la capacité nucléaire installée.
Normalement à cette période de l’année, “on est autour de 50, voire au plus autour de 60 GW”, a rappelé Emmanuel Vargon, président de la Commission de régulation de l’énergie.
Cette situation de crise est gérée par une cellule interministérielle dirigée par Aurélien Rousseau, directeur de cabinet du Premier ministre, qui comprend des responsables de RTE et d’Enedis. Cette équipe évalue les conséquences sociales et économiques des “délestages tournants”, comme on appelle les réductions ciblées.
Selon les informations de monde, les hôpitaux et les prisons seront exclus de ce dispositif d’urgence. Pour les réseaux de communication exploités par des centres de données, la cellule de crise détermine comment les sécuriser pour économiser les appels d’urgence. Des arrêtés préfectoraux diffuseront une liste des infrastructures et des zones concernées par les coupes.
Notifications des téléphones intelligents
L’autorité s’appuie également sur le dispositif d’alerte Ecowatt, créé il y a deux ans par RTE et l’ADEME. Une alarme rouge avertira des coupures imminentes si la consommation ne diminue pas après le déclenchement de l’alarme. Un site a été créé pour informer en temps réel de la situation.
Après avoir enregistré un numéro de téléphone ou une adresse email, EcoWatt préviendra les risques de coupures et indiquera les éco-gestes les plus efficaces et quand les utiliser. A ce jour, 350 000 Français se sont inscrits à ce “service météo” électrique, soit 50 000 personnes de plus par mois.
L’application EcoWatt, développée par RTE, est également disponible sur Apple Store et Google Play Store. Une fois téléchargées, les notifications seront envoyées directement sur leur smartphone.
Il sera difficile de ne pas signaler la dégradation de la situation. En plus de ces services, des notifications seront lancées sur les chaînes de télévision et les stations de radio pour avertir le public si Ekovata devient rouge.
