
Le 11 novembre, jour anniversaire de la fin de la Grande Guerre, Julien Fargettas, directeur de l’Onac de la Loire, l’Office national des anciens combattants, a voulu confirmer l’importance de ces monuments, même 104 ans après l’armistice. .
France Bleu Saint-Etienne Loire : Le 11 novembre est-il un jour férié ou a-t-il encore un sens et lequel ?
Julien Fargettas, directeur de l’Onac de la Loire : Ce jour a même un double sens. La fin de la Première Guerre mondiale, mais il faut savoir que ce jour-là, on fête aussi tous les morts en France. Plus tard, au monument aux morts de la place Fourneyron à Saint-Etienne, on citera la liste des soldats français tombés au cours de l’année 2021. Ils sont deux. Il s’agit donc de la Première Guerre mondiale, mais aussi de tous nos soldats qui servent sur le théâtre aujourd’hui.
Pour en revenir à ce combat 14-18, le dernier Poilu est décédé en 2008. Comment combiner ces rappels ?
Cette Première Guerre mondiale est particulière car finalement elle touche tout le monde, chaque famille française a été impliquée, chaque famille française a subi des pertes pendant le conflit. Je vous rappelle qu’environ 1,5 million de soldats français ont été tués, ainsi que des blessés, des mutilés, des visages brisés, des orphelins. Donc, chacun a quelque chose dans son histoire familiale qui est lié à ce conflit et à ce qui rend cette guerre spéciale dans notre histoire et c’est pourquoi les gens s’en souviennent encore et continuent de s’en souvenir.
Pouvez-vous trouver la prochaine génération? porte-drapeaux, par exemple. Les mineurs s’additionnent-ils ?
Sujet sérieux. On a des gens rassembleurs, on a des jeunes adultes rassembleurs. Et puis nous travaillons en fait pour les écoliers. Dans le département, on confie aux écoles les drapeaux des associations d’anciens combattants. C’était comme ça l’année dernière. Bientôt, nous allons créer deux écoles à Saint-Chamond. Et là, aujourd’hui, à Saint-Étienne, nous aurons des élèves de l’école de Fauriel qui chanteront et nous aurons des élèves du collège de Gambetta qui liront les écrits de Maurice Genevoix. C’est donc du travail avant et après le festival.
Comment un jeune assume-t-il cette tâche avec un sujet comme celui-ci ? Peuvent-ils imaginer ce que cette bataille représentait ?
Oui, parce que leurs professeurs ont aujourd’hui les outils pour leur montrer ce que cela pourrait signifier. Nous les avons amenés ici mardi pour une conférence dans le District et ils ont été très impressionnés par l’endroit, mais aussi très satisfaits d’être là et d’apprendre. Nous sommes toujours heureux de voir des jeunes de quatorze ans prendre une leçon très au sérieux.
En leur en parlant, on peut provoquer une guerre en Ukraine, ou l’arrivée de groupes d’extrême droite au pouvoir, comme en Italie. Cette situation permet-elle de faire passer le message aux jeunes ?
Ça aide et ça peut faire mal. Evidemment, quand on travaille avec des enfants ou des adolescents, leur premier réflexe sera de se référer à l’actualité, quand ils la suivent, et surtout en Ukraine. Moi, je me souviens que j’étais à l’école d’Andrézieux-Bouthéon où les enfants parlaient tout de suite de l’Ukraine, ils parlaient de la guerre nucléaire. Il est donc clair qu’il faut leur rappeler que la guerre est peut-être sur nous.
Un nom d’un lieu particulier de la Loire, le monument pacifiste de Saint-Martin d’Estreaux, au nord de l’entrée. Quelle est sa spécialité ?
C’est le maire de l’époque qui a fait graver des slogans pacifistes, « à bas la guerre » etc. Il a également inclus des photos de chaque personne à fourrure du village. Ce qui veut dire que lorsque vous vous retrouvez face à un monument, vous n’avez pas que des mots. Vous avez aussi un visage et vous vous rendez compte à quel point ils sont petits. Ça vous met juste enceinte et sacrifie ces gars. Nous avons peu de monuments comme ceux de la Loire, qui sont un peu différents par rapport au monde des monuments que l’on trouve habituellement. C’est le cas de La Talaudière par exemple. Et tout cela était le fruit d’une réflexion après 1918 où nous avions des partis qui luttaient pour la paix et où le refus de la guerre était important.